29 décembre 2007

Truffes aux épices

Je crois que la plus belle chose sur cette planète, "besides" mon reflet dans le miroir, est un gros bol rempli de ganache au chocolat, encore tiède et fondante, aussi soyeuse que mon déshabillé en satin, aussi crèmeuse qu'un carré de beurre déposé sur la langue, aussi riche que l'homme de mes rêves. Rien ne m'émerveille autant que ce miraculeux mélange de crème et de chocolat, une des rares combinaisons ou le résultat vaut cent fois plus que les composantes séparées. Je m'y baignerais, j'en mangerais jusqu'à en mourir et monterais au paradis. C'est bien la seule chose qui pourrait me faire croire en Dieu. Et pourquoi est-ce que je n'en mange pas tous les jours, à tous les repas, jusqu'à en mourir et monter au paradis??? Et bien parce que c'est comme ça, la vie, c'est fou.

Le temps des fêtes sent la cannelle et le clou de girofle. Chez moi, il sent aussi la cardamome et l'anis étoilé, le allspice et le gingembre. C'est tout ce que j'ai mis dans 125 ml de crème épaisse, et j'en ai mis abondamment, pour bien saturer le liquide: dix clous, 3 bâtons de cannelle, 20 gousses de cardamome, un bon tronçon de gingembre, bien massacré, 3 belles étoiles et du allspice autant que vous en voulez. J'ai fait frémir la crème, puis j'ai laissé le tout infusé longtemps, j'ai passé la crème au chinois, mesuré le liquide, rajouté de la crème pour atteindre le 125 ml (une partie avait évaporé durant le frémissement), j'ai refait frémir le tout. La crème bien chaude, je l'ai versée sur 200 g de bon chocolat noir, 72% de cacao, en pastilles ou haché et j'ai touillé.

Miracle! De la ganache!

Refroidie pendant 1 heure au fridge, la ganache devient plus maniable, à la douille ou à la parisienne, pour faire de petits tas. Les petits tats refroidis 30 minutes au fride deviennent plus maniables pour en faire de "belles" boules, qu'on peut rouler dans le cacao en poudre. Je suis toujours aussi nulle qu'avant pour faire des bouboules. Mais P?%#?N qu'elles sont bonnes!

Midnight Snack: Ouff... je me sens paffff!

Oh la la, je ne suis rendue qu'à la moitié du temps des fêtes et je me sens déjà comme un gros mammouth diabétique. Je suis encore rassasiée du réveillon de Noël, et pourtant je ne peux m'empêcher de m'empiffrer comme une balayeuse centrale. Je me gave de tisane d'artichaut pour mieux faire passer le tout, avec un verre d'eau accompagné de petite vache bouillonnante et une claque sur la gueule pour m'encourager à ne pas réitérer, sans succès bien évidemment, puisque je suis dans le même état ce soir, à un mètre de mon ordi, pour laisser respirer ma bedaine. Il était minuit hier, comme tous les jours qui ont précédé hier, mais hier plus particulièrement, j'avais faim (...) et j'ai ouvert un de mes nouveaux bouquins de cuisine (gracieuseté du frèrot), un mélange de cuisine nippone et ouesterne, parfait pour mes envies nocturnes de repas légèrs et succulents. Par hasard, j'avais préalablement acheté tous les ingrédients nécessaires pour faire la recette. Quelle chance!!!! Non mais, c'est fou la vie parfois.

Green Tea Noodle Salad (modifiée, je ne sais même pas pourquoi je le mentionne encore)

200g de nouilles soba au thé vert (Miss Lawson demande de les couper en deux ... pourquoi????)
le fond de ma main de flocons de wakame (algues qu'on utilise surtout dans la soupe miso)
1 t. de tomates cerises, coupées en deux (pourquoi??? ... non je blague)
1,5 t. de bébé-épinards bien nettoyés, bien égouttés
1 avocat, coupé en dés
graine de sésame pour décorer (je n'avais pas envie de vider complètement mon garde-manger pour les trouver, alors je m'en suis passée, mais ça pourrait être bon)

Pour la vinaigrette:

2 cuil. à soupe de sauce soya légère
1/4 t. de vinaigre de riz
1,5 cuil. à soupe de mirin (un vin de riz doux et sucré)
2,5 cuil. à thé d'huile de sésame
un peu de gingembre râpé (moi j'adore, alors j'abuse)
1 cuil. à thé de gomashio (mélange de sésame et de sel, ma petite touche personnelle)
i pincée de poivre sansho (mon autre touche perso)

Alors on cuit les nouilles, coupées en deux ou non, dans une grande quantité d'eau bouillante. Miss Lawson conseille, pour une meilleure cuisson, d'ajouter une tasse d'eau froide, de refaire bouillir, de rajouter de l'eau froide et de continuer comme ça jusqu'à ce que les nouilles soient al dente; j'ai plus ou moins discerné une différence avec la méthode habituelle, sans chici, mais bon, je reste ouverte....

On rince bien les nouilles à l'eau froide, car c'est une salade froide, et que les nouilles vont prendre en "tapon" si on n'agit pas bien vite. On réserve.

On fait tremper les flocons de wakame dans l'eau, une cinquaine de minute.

On prépare la vinaigrette en mélangeant tous les ingrédients. Cette étape est très délicate. Faites attention, hein. Vous pouvez rater toute la recette si vous n'êtes pas vigilant.

On mélange la moitié de la vinaigrette avec les nouilles. On brasse délicatement, pour ne pas briser les vermicelles. On ajoute le wakame égoutté, et les légumes, puis le reste de la vinaigrette. 4 entrée. 3 lunchs. 2 bons repas.



Il m'en reste encore pour le souper d'aujourd'hui. Fabuleux. Je ne suis pas une grande fana des restants, mais puisque je suis trop pafff pour faire quoi que ce soit, je ne vais pas me plaindre.

...

C'est bien le temps des fêtes, c'est bon pour le moral au début, mais, petit à petit, les débalancements physiques nous rattrappent et on se lève le matin, les yeux pouffis, la bouche sèche, les jointures coincées, l'estomac passé à la moulinette et les intestins bornés, et on se demande si les douze prochains mois seront suffisant pour se remettre en forme. J'ai commencé 2007 avec un mal de crâne et l'année fut infecte. Cette année, je me tiens proche du jus de canneberge et loin des hommes. 2008 sera merveilleux.

12 décembre 2007

Nostalgie gourmande: gâteaux aux fruits de Jehane (merci S.)

Au mois de septembre, la meilleure amie de ma mère est décédée. Une tante pour moi, S. était là lors des événements importants de ma vie. Elle n'est pas partie soudainement, mais le choc n'en est pas moins difficile. Elle m'a laissé un livre de cuisine, le seul qu'elle possèdait probablement (S. n'a jamais cuisiné, enfin, peut-être des pâtes, mais rien de plus), un livre que ma mère lui avait offert lorsque S. a emménagé dans son premier appart. Des dizaines d'années après, la grande bible de la cuisine québécoise m'a été transmise par les mains de ma mère avec ces quelques mots:
"S. voulait que tu aies ça, car tu es la seule qui saura bien l'utiliser!." Et j'ai eu cette masse dans mes bras, lourde des raisons qui l'ont ammenée chez moi, mais aussi pleine de surprises d'un monde culinaire si différent du mien: La Nouvelle Encyclopédie de la Cuisine de Madame Jehane Benoit.

Tous les ans, nous fêtions la veille de Noël avec Sylvie. Cette année sera notre première fois sans elle depuis un bon bout de temps. Dans un petit moment d'appréhension, j'ai ouvert ma nouvelle bible à la recherche d'un petit remontant, quelque chose qui mettrait un peu de l'esprit de S. dans mes préparatifs. Pas nécessairement un plat dont elle raffolerait (S. était bien difficile), seulement prouver que je suis digne du cadeau qu'elle m'a donné. J'ai sauté par dessus la recette d'écureuil, les écureuils montréalais étant plus rusés que des siciliens déshonorés et j'ai opté pour le grand classique christmassien, le gâteau aux fruits (modifié, bien entendu, je reste moi-même...)


Ingrédients

5 tasses de fruits secs mélangés (raisins, canneberges, abricots, pruneaux, dattes, et un peu de gingembre confit)
1/4 tasse de mince meat (déjà préparé, acheté en pot à l'épicerie, je ne me casse pas la tête)
1/4 tasse de rhum (peut-être 1/2 ... nahh, toute une tasse je crois)
2 tasses de beurre
2 tasses de sucre non raffiné
6 oeufs battus
1,5 tasse de sirop d'érable (Jehane demande 2 tasses de mélasse ... beurk)
4 tasses de farine blanche non-blanchie
3 tasses de farine de blé entier (il faut que ce soit santé tout de même)
1 cuil à thé de poudre à pâte
1/2 noix de muscade rapée
1 cuil. à soupe de cannelle
1 cuil. à thé de clous de girofle moulus

On fait d'abord trempé les fruits et le mince meat dans le rhum, au moins 24 heures. On brasse de temps en temps pour qu'il y ait de l'alcool partout partout partout.

Le lendemain...

Four à 250 F, et c'est parti!

On crème le beurre et le sucre, à la mixette électrique (on se garde du jus de bras pour la fin, parce que ça va être rough). On ajoute les oeufs battus, un peu à la fois, puis le sirop d'érable.

On tamise tous les ingrédients secs. On en ajoute un peu au mélange d'oeufs et on alterne avec les fruits, en mélangeant bien à chaque fois. Et oui, ça commence à être dur dur vers la fin. On pense que tout est bien mélangé et puis, oups, on découvre un énorme "spot" de farine sèche dans le fond du bol et on recommence... et là le biceps commence à faire mal.


Bon en ce qui concerne les moules, personnellement j'en ai rempli deux à pains rectangulaires et un carré (21 cm par 21 cm). Jehane nous conseille de ne les remplir qu'aux trois-quarts ainsi que de les taper sur le comptoir pour éliminer les poches d'air. On faire cuire tout ça pendant trois heures (on fait quand même le test du cure-dent, le temps d'une petite sieste. On fait refroidir les gâteaux dans leurs moules sur une grille. Je les ai personnellement arrosé d'un peu de rhum, puisque je veux les conserver pour les semaines à venir. Hummm ... de vrais petits bijoux. Je dois vous avouer que j'ai déjà mangé la moitié du gâteau carré, seulement pour voir si c'était bon....



Mes petits bijoux sont maintenant enveloppés dans du coton fromage et du papier alu. Avec ben du rhum dedans.

4 décembre 2007

Oh pardon!

Après plusieurs mois d'absence, je reviens, prête à demander pardon et pleine de nouvelles (et bonnes résolutions). Le temps des fêtes (chrétien) approche et il est grand temps de mettre les soucis de côtés pour pouvoir nous plonger dans le rouge et le doré. Et à certains non-chrétiens, aux Juifs en fait, je souhaite un merveilleux Hanukkah, cette fête de la lumière qui commence aujourd'hui.

Bien que le 25 ne soit que dans trois semaines, gastronomiquement parlant, Noël se prépare à l'avance: biscuits, gâteaux aux fruits confits et maisonnettes en pain d'épices demandent préparation et dur labeur. Maintenant que j'y pense, 21 jours c'est pas beaucoup pour faire tout ce que j'aimerais faire. Pour l'instant, deux soupers en vue, un pour le boulot et un pour les amis, et j'ai du pain sur la planche. Il me semblait avoir commencé vendredi dernier avec une "batch" de Viennese Crescent Holiday Cookies modifiés mais j'ai eu la mauvaise idée d'en apporter au boulot et chez mon poupa (bien mangé, poupa?!?!).

Chaque année je prépare les biscuits à la farine d'avoine que ma mère préparait il y a très, très, très (très) longtemps. Un de mes "runners". Aucune idée de la provenance de la recette mais ce sont probablement mes préférés. Une recette hyper simple, que je modifie selon ce que j'ai sous la main, qui rapporte gros, j'en congèle la moitié, une fois les biscuits refroidis, dans un bon vieux ziploc, et je les décongèle deux jours après parce que, et ben, je ne peux pas m'en empêcher...

Alors voici la liste (officielle) des ingrédients:

4 oeufs
1,5 t. de sucre
1 t. d'huile végétale non-goûteuse (canola)
2,5 t. de farine tout usage
1 cuil. à thé de poudre à pâte
3 t. de flocons d'avoine (pas du gruau instantanné!)
0,5 t. de raisins secs
1 t. de noix roties, hachées

Je mets en général n'importe quelle farine (kamut, épeautre, blé, quinoa). Éviter les farines de lentilles par contre, jamais essayé mais mon instinct me dit...euh... non. Et pour le sucre, je remplace souvent par de la cassonade ou du sucre non raffiné.
J'omets les raisins et change de noix selon ce qui se présente à moi (amandes, noisettes et aujourd'hui, noix du brésil).

Alors on bat les oeufs et on ajoute sucre et huile. Et on bat encore un peu beaucoup. On ajoute la farine tamisée avec la poudre à pâte, et ensuite l'avoine, les raisins et les noix s'il y a. On fait des petites boules avec deux cuillères et on dépose sur des plaques bien huilée et farinée, ou parcheminée ou siliconée (comme les miennes!). Aujourd'hui, la production s'étend à 50 cookies. Et puis on cuit 15-20 minutes au four à 300 F. Personnellement, je les aime croustillants, alors j'étire le temps de cuisson.

Ma partie préférée lorsque je fais des biscuits: les placer dans une belle assiette, empilés les uns par dessus les autres, et admirer mon oeuvre. Le tout sans m'empiffrer. Dur, dur, dur...



(ouff... ça ne paraît pas trop qu'il en manque 2 ... 3 ... peut-être plus)

Avec un grand verre de lait, devant la télé, à regarder "A Charlie Brown Christmas", c'est le plus beau début de temps des fêtes...

Et encore une fois pardon de m'être absentée aussi longtemps. En fait, je me demande pardon à moi-même d'avoir abandonner aussi longtemps ce pur bonheur qu'est la science de la marmite. On oublie parfois ce qui nous fait le plus de bien.