C’est en fouinant sur les autres blogs de cuisine que je me suis souvenue de cette fantastique tradition japonaise, le Bento, cette boîte à lunch divisée en section, aux aliments colorés et variés. J’en étais devenue maniaque, il y a plusieurs (plusieurs) années de cela, à l’époque où je me prenais pour Makoto, la Sailor Jupiter de Sailor Moon, et dévorais une pile de manga à chaque semaine. Je me peignais en haute queue-de-cheval, comme elle, m’intéressais de plus en plus à la cuisine, car Makoto étais une foodie aguerrie, et mangeais le plus souvent possible dans une boîte en plastique compartimentée, ma version simplifiée, américanisée, du bento japonais. Cette mode fait de plus en plus d’adeptes sur notre continent, sans surprise bien évidemment. Dans un monde où la nourriture occupe de plus en plus de place dans nos vies, où les aliments sont analysés, discutés, regardés, dégustés et jugés, la table est devenue le point de mire de notre société: même si on met de côté les diètes et régimes minceur, on veut aujourd’hui contrôler et connaître tout ce qu’on ingurgite. On veut savoir d’où proviennent les aliments, qui nous les a fait parvenir, on désire les préparer soi-même ou bien lire le pedigree de celui qui l’a cuisiné pour nous. On fait pousser nos herbes, nos graines, on prépare notre yaourt, achetons les terrines du voisin et participons aux paniers bios du fermier du village d’à côté. Bien que le bento présente des avantages esthétiques indéniables, il ne s’agit en fait que d’une nouvelle façon, plus à la mode, plus in, de contrôler encore plus ce que l’on mange. Moins drastique que l’anorexie, plus amusant que les points Weight Watchers, le bento nous incite à avaler des portions réduites de nourriture ainsi qu’à varier les éléments, un pour chaque compartiment. Il n’y a absolument rien de mal à cela, au contraire : hier les nord-américains, aujourd’hui la planète entière, enfin ceux qui peuvent se le permettre, nous avons tendance à être généreux dans l’assiette et surtout sur la patate ou la pasta. Je dis seulement que le bento arrive à point dans nos maisons et dans nos sacs à lunch : même s’il perpétue notre obsession de la bouffe et notre besoin de contrôle de tout ce qui tourne autour de la table (j’y participe aussi, j’en conviens, avec ce blog de cuisine), il apporte une solution ludique et intéressante à de nombreux problèmes alimentaires courants dans notre société.
Puisque j’ai commencé à travailler de jour (et oui, j’ai un job, un vrai…) j’ai recommencé à me préparer des lunchs, surtout des restants de la veille, comme au temps où j’avais 5 cours par semaine et passais mes journées à l’université et à la bibliothèque. À la recherche d’idée, j’ai fait la redécouverte du bento. Deux heures après, j’étais à l’épicerie japonaise et coréenne sur Ste-Catherine Ouest, entre Guy et Atwater, pour m’acheter ma boîte à lunch. Pas de Hello Kitty - l’aurais pas achetée de toute manière - mais pas de petit bunny ou de papillon non plus (ça, ça serait mignon). Alors j’ai opté pour un ensemble Lock & Lock, très adulte, banal, avec bouteille et enveloppe thermale (je préfère faire semblant que j’ai eu un choix, alors qu’en fait...). Arrivée chez moi, j’ai commandé de vrais bentos ici, ceux avec des bunnies et des papillons.
Alors voici mon premier bento depuis des siècles, pas très original, je l'admets, mais plein de bonne volonté. On y retrouve des nouilles udon sautées avec de la sauce Hoisin, du tofu soyeux poêlé, des mini bok-choy poêlé, une tomate tranchée (il paraît que c'est bon de manger des légumes crus) et de l'ananas. Coloré, simple, délicieux. J'en suis très fière.
En attendant le prochain post, je vous propose d'écouter les commentaires d'Amy Stewart sur notre obsession de la bouffe: intéressant et en anglais.
1 commentaire:
Bienvenu dans le monde du bento!!!! C'est super sympa de les préparer et surtout de les manger. Je suis devenue accro grâce à Mook et maintenant j'en ai plein mes placards. Ca déborde!!!!!!
Bonne journée et à bientôt.
Cindy
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