25 septembre 2008

Par la fenêtre…

Assise à la table de la cuisine, mon énième souper solo devant moi, je me rends compte que j’en ai marre. L’appétit ne vient même pas, je dois en avoir vraiment marre. Je croyais que la solitude était ma meilleure amie, le mur bleu en face de moi me dit que ma meilleure amie m’a trahie, qu’elle m’a leurrée avec de fausses promesses. Je regarde par la fenêtre: elle s’entrouvre par le haut et reflète ainsi l’intérieur de ma prison, ses armoires, son réfrigérateur, son bordel. Je n’ai pas vraiment besoin de voir ma misère en double, mais, de toute évidence, je n’ai pas le choix. La vie est insistante parfois, elle répète et répète sans cesse les éternelles vérités jusqu’à ce que… Jusqu’à ce que rien en fait. On comprend tout à moitié et quand la vie arrête de frapper le même clou, on n’en sait toujours pas plus. Je regarde par la fenêtre et ne vois que le miroir révélateur. Je dois faire la vaisselle, je sais, cela fait une semaine que la vitre m’envoie le même message. J’ai beau tourner dos au comptoir où s’empilent assiettes, casseroles, ustensiles et coupes à vin, le spectacle s’offre à moi en réfraction indésirée, et jusqu’à date inutile. Ces architectes pensent vraiment à tout! Peut-être qu’un matin, à force de martèlement optique, je vais me lever et me diriger tout droit vers le lavabo, ouvrir le robinet d’eau chaude, faire gicler du savon à vaisselle dans le bassin et y plonger mes mains délicates. Peut-être vont-elles se mettre au travail pour la première fois depuis des semaines, et que tout ce labeur me donnera des courbatures, que je m’étirerai le cou, que mon regard se posera sur ma fenêtre et qu’à cet angle de vue, tout sera différent, que la vitre me permettra enfin de voir au-delà de ma prison, une toute nouvelle scène magnifique, une scène qui me plaira, peut-être même un chien.
Ça sera sans doute pour demain matin. Sans doute…

11 février 2008

Pirichittus

Quoi de mieux pour briser la routine qu’un petit voyage d’une journée, en groupe, dans un immense bus voyageur, pour découvrir de nouveaux coins de pays? J’avais de la chance, quand j’étais jeune, de participer à ce genre de balades que notre association culturelle organisait. Plusieurs familles se réunissaient le temps d’une journée pour aller visiter un nouveau vignoble ou un producteur de sanglier. Nous dégustions les alcools, faisions les tours de propriétaires, un musée parfois, ou une église. Nous pique-niquions en début d’après-midi et ça recommençait jusqu’à ce que le soleil couchant nous indique qu’il était bien temps d’arrêter tout ça.

Mais les festivités commençaient dès le matin, dans l’autobus, alors qu’on se passait, de main en main, les immenses thermos de café et qu’une dame se balançait dans l’allée pour distribuer des petites gâteries qu’elle avait préparées la veille. Le biscuit encore dans la bouche, une autre dame, une autre gâterie, et ce, tout le long du voyage. Peut-être qu’une douce compétition entre les cuisinières se tramait sous nos yeux, mais pour tous ceux qui se remplissaient la panse, tout était bon et tout était merveilleux.

C’est à ces délicieux moments que je pensais en feuilletant mon gros livre des saveurs de la Sardaigne. Cette île méditerranéenne, qui se trouve juste au sud de la Corse, possède une gastronomie typique des insulaires de la région : beaucoup de poisson, surtout des grillades, un peu de cochonnet, quantité de légumes quand la sècheresse ne brûle pas tout sur son passage, et des desserts, simples mais savoureux, qu’on mange plus qu’autrement en goûter qu’après le repas. La Sardaigne a connu le passage des Maures, alors des épices comme le safran et le cumin se sont frayés une place importante dans la cuisine locale. Mais pour aujourd’hui, je me suis arrêtée sur un biscuit citronné puisque tous les ingrédients demandés se trouvaient dans ma boîte à surprise. J’en essaierai probablement d’autres et vous en ferai part.

Je vous présente la recette tel qu’elle se retrouve dans le livre. Je mentionnerai après les conneries, heu... je veux dire erreurs que j’ai faites.

Pirichittus

1 petit verre d’huile d’olive
3 citrons
12 œufs
600 g de farine
400 g de sucre

Mélanger les œufs dans un bol, puis ajouter graduellement l’huile, en fouettant continuellement. Dans un bol plus grand, verser la farine et créer un puit au centre où on verse le mélange d’œufs. On mélange bien et on laisse reposer.



On chauffe le four à 200 C (400 F). On crée des petites boulettes de la grosseur d’une balle de golf qu’on dispose sur une plaque parcheminée, bien distancées les unes des autres. On cuit 15-20 minute.

Pendant la cuisson, on prépare le sucre dans un chaudron, avec un demi-verre d’eau et le zeste des trois citrons.

Quand les biscuits sont prêts, on les laisse refroidir quelques minutes puis on les trempe dans le sucre 1 ou 2 minute, pour qu’ils s’imbibent un peu du liquide. On laisse ensuite refroidir sur une plaque. La recette donne environ 45 biscuits.



Bon alors, les choses à ne pas faire, surtout quand on a une maladie qui nous pousse à toujours modifier les recettes :

- ne pas utiliser du sucre non-raffiné, la couleur n’est pas très appétissante
- ne pas oublier le premier caramel sur le feu, la raison est évidente
- ne pas mettre le jus des citrons dans le sucre, car le sucre ne cristallisera pas sur les biscuits et ne donnera pas un beau glaçage blanc (toutes les femmes qui s’épilent au sucre vont me comprendre ici, pour les autres, croyez-moi, j’aurais du y penser moi-même, mais je suis une imbécile, parfois…)
- je crois qu’il vaut mieux utiliser des œufs moyens, j’ai pris mes habituels extra-gros et je crois que la pâte était trop liquide et les boulettes manquaient un peu de tonus



Je suis tout de même très heureuse du résultat et je suis prête à en refaire. Le biscuit est à peine sucré grâce au glaçage et la texture est entre celle d’un gâteau et d’un biscuit sablé. Si vous n’avez pas de citron, je suis certaine que ce sera aussi délicieux avec du zeste d’orange ou de pamplemousse, ou même seulement parfumé à la cardamome ou une autre épice ou bien …. (vous voyez ce que je veux dire quand je dis que c’est une maladie, la modification)

8 février 2008

Attention, attention

J'ai amplement consommé d'émissions télé culinaires dans les dernières années et je dois vous avouer que je commence à saturer. Ce sont toujours les mêmes choses qui reviennent et puis, regarder les autres savourer des délicatesses pendant que je mange des nouilles à l'huile relève du masochisme d'une imbécilité sans borne.

Mais pourquoi donc écris-je un blog de bouffe?

Ah la la, ne faites pas d'esprit avec moi aujourd'hui. Une autre fois peut-être. En attendant, ce soir, je renouerai surement avec ma télé pour regarder À la Di Stasio où sera présentée l'auteure de Chocolate & Zucchini (un des blogs culinaires les plus en vogue), Clotilde Dusoulier. Des reprises sont prévues tout au long de la semaine, comme d'habitude à Télé Québec, n'est-ce pas? En fait, je risque plus d'attraper celle de dimanche PM.

Regardez et prenez des notes, peut-être qu'un jour, c'est vous qui y serez!

Quelques jours plus tard:

Si quelqu'un essaie la quiche, faites m'en part dans les commentaires !

7 février 2008

Montréal -16 , ou comment profitez de l’hiver avec une tasse de cacao en regardant Alice in Wonderland

Il fait froid aujourd’hui, bien trop froid pour aller se geler les miches à faire l’épicerie, bien que je sois franchement due. Il est hors de question que je me balade avec mes sacs à emplettes dans tout Côte-des-Neiges, les pantalons insérés dans les bottes, les deux narines gelées collées et le foulard givré par ma respiration. Non non non, le boulot terminé, je suis rentrée et je n’en sortirai plus.

C’est une journée parfaite pour ramasser tous les restants de légumes du frigo dans une marmite, avec un fond de bouillon congelé, pulser le tout et faire semblant qu’on vient de confectionner le potage du siècle. Je pourrai décrire son onctuosité, sa saveur délicate, le doux parfum des épices (mais quelles épices???). Pourquoi dont nourrir le mensonge alors que vous savez très bien qu’il s’agit là du parfait souper du jeudi soir. Et oui, la semaine termine bientôt et, si tout va bien, demain sera une soirée resto, alors autant pas trop s’énerver et profiter des derniers restes de l’épicerie de la semaine passée.

Je fais de la poésie.

En attendant que la soupe se prépare d’elle-même, je me paie un chocolat chaud au chipotle et je chante en cœur avec le lapin:

I’m late, I’m late, for a very important date!

P.S. : N’oubliez pas le deuxième épisode de Lost ce soir...

5 février 2008

Cake à la citrouille et aux épices

Je sais, je suis quelques mois en retard avec ma citrouille. Mais je vous assure, vous trouverez encore quelques courges pulpeuses à l'épicerie et, dans le pire des cas, vous pourrez vous rabattre sur la citrouille en conserve. Dans ma cuisine à moi, c'est le lendemain de l'Halloween, lorsque les citrouilles sont à rabais, que je fais provision du légume, que je réduit en purée et congèle en grande quantité. Ainsi, tout au long de l'hiver, je me gâte de tartes, muffins, gâteaux et potage jusqu'à ce que l'été et ses petits fruits arrivent.

En fait, je n'avais plus rien à manger au déjeuner. Dans un récurrent espoir de me serrer la ceinture, je me retiens d'aller à l'épicerie avant jeudi, c'est à dire une semaine exactement depuis mes dernières emplettes. J'en ai ras le pompom de manger des crêpes à l'eau (il ne me reste plus une lampée de lait) et je me suis dit qu'un petit gâteau ferait très bien l'affaire. Pas si mal pour du serrage de ceinture, n'est-ce pas? Une chance que j'ai un congélo!


Cake à la citrouille et aux épices

2 et 1/4 t. de farine de blé entier
1,5 cuil. à thé de cannelle
0.5 cuil. à thé de cinq-épices chinoises
0.5 cuil. à thé de gingembre en poudre
1 cuil. à thé de bicarbonate de soude
0.5 cuil. à thé de sel
1,5 t. de cassonade dorée
4 oeufs extra-gros
1 t. d'huile de canola
1,5 t. de purée de citrouille

Four à 350F. Moule à bunt-cake bien graissé. On tamise la farine, les épices, le soda et le sel dans un récipient. Dans un grand bol, on fouette les oeufs et la cassonade, puis on ajoute l'huilet et la purée de citrouille. On ajoute les ingrédients secs. On met dans le moule. On enfourne et puis on fait comme je suis en train de faire en ce moment, on attend, 45 minutes environ, jusqu'à ce qu'un cure-dent ... bla bla bla...

Je me couperai une tranche pour le dessert. Pour l'instant, je vous présente le bunt cake en intégral et moi, je retourne à ma rédaction. Trop de plaisir...



Et on renverse:

30 janvier 2008

Bonjour, mon nom est Puz et je suis fille de chasseur

Pendant que les autres familles organisaient leur temps autour des fêtes et événements spéciaux, mon petit clan à moi inscrivait au calendrier les périodes de chasse et de pêche. Le petit gibier, le gros gibier, dans les Laurentides, à Anticosti ou dans le coin de la Baie James, les fins de semaine de poisson à l’Étape, et tous ces moments de préparation intenses et anticipatifs pour organiser nos escapades en nature. Mon père a quitté sa Sardaigne natale il y a bien longtemps, et il a bien adopté le mode de vie du chasseur-cueilleur qui semble inhérent à notre riche milieu boréal.

Depuis que je suis minuscule, depuis un magique voyage à Petite-Bergerone, un souvenir de pluie et d’un immense imper pour homme, ma vie a été réglée, d’une manière ou d’une autre, autour de ces activités forestières. J’exagère à peine. Aujourd’hui, ce sont des souvenirs froids, glacés, humides, fatigants mais drôlement spéciaux que je partage avec mon père, ses frères, et le mien. Mon paternel continue de me fournir en chevreuil, caribou, perdrix et truites tout au long de l’année. En fait, il est assez rare que j’achète de la viande, préférant cuisiner le gibier on ne peut plus bio que d’autres ont été chercher pour moi.

C’est pourquoi j’ai décidé de vous présenter ce soir, en primeur, mon super rôti de caribou. Je sais que la plupart d’entre-vous n’avez pas ce genre de pièce qui vous attend dans le frigo, et c’est seulement pour le plaisir de partager nos traditions culinaires que je vous en parle ici.

Je l’ai d’abord mariné, pendant presque 48 heures, au frigo bien sûr, dans un mélange de vin rouge (celui de mon papa, et oui), de sauce Worcesteshire, de moutarde, de pâte de piment et d’oignons. Je l’ai cuit à 350 F, jusqu’à ce que le thermomètre inséré au centre de la pièce indique 150 F. On se repose ensuite 15-20 minutes et on déguste.





Pour accompagner, j’ai préparé des tomates farcies, un petit quelque chose que je mixe en trois secondes lorsque j’ai un restant de vieux pain sec ou des craquelins que quelqu’un a apporté au party de la veille. Je coupe un chapeau aux tomates, je les vide ensuite. Je mélange les entrailles au féculent émietté ainsi que du parmesan râpé. Au four, jusqu’à ce que le centre soit chaud, puis sous le broil, jusqu’à ce que le dessus soit croustillant.

Un souper parfait pour me remémorer mes souvenirs d’enfance.


En passant, je sais que plusieurs sont contre ça, la chasse, la pêche, la viande. Mes études en anthropologie m’ont enseigné que l’être humain a survécu grâce à son alimentation non-exclusive et son système non-spécialisé. Je crois sincèrement que nous sommes faits ainsi et qu’il n’est pas à notre avantage d’aller contre-nature. Comme vous l’avez peut-être remarqué, et pour des raisons écologiques surtout, je mange plus végétal qu’animal. Mais cela ne m’empêche pas de savourer un rôti de caribou une fois de temps en temps.

À chacun sa voie.

29 janvier 2008

Mousse de chocolat blanc au thé vert: c'est avec du tofu, alors, les végétaliens sont les bienvenus!

Ça y est, je ne peux plus m'arrêter. Mon fridge est rempli de petits flans et je me mets tout de même à préparer un autre petit dessert rapido presto. Pour qui??? Pour quoi??? Mais pour moi, voyons! Ne me dites pas: Puz, tu penses pas avoir assez de dessert comme ça??? Et je vous répondrais: Mais non, pardi! On n'a jamais assez de dessert!!! Et vous me direz: Puz, feras-tu double shift de yoga demain pour compenser tout ça??? Et je vous répondrais: ... En fait, je ne vous répondrais rien du tout, puisque je serais partie à la course pour éviter qu'on me ramène ma gloutonnerie sous le nez. Voilà.

Mais puisque vous n'en avez rien à faire de mes conversations hypothétiques, je vais plutôt vous expliquer comment m'est venue l'idée de faire ce petit dessert. Un bon matin, je me suis réveillée, affamée, sans le moindre crouton de pain à me mettre sous la dent, sans la moindre vieille brioche assèchée à grignoter. Dans ma boîte froide il n'y avait qu'un paquet de tofu soyeux dont je ne savais que faire. Dans le garde manger, un restant de chocolat blanc, vieux souvenir d'une recette manquée (je ne mange jamais de chocolat blanc directos, comme ça, bien trop sucré ... yeuhh) et dans ma petite armoire aux herbes, un petit pot de poudre verte, bien légale, qu'on appelle macha, ou matcha, comme vous préférez. J'avais déjà vu un chef, à une émission au Food Network, faire une mousse au chocolat à base de tofu, mais c'était du chocolat noir, et je n'avais aucune idée des quantités utilisées. Suite à de nombreuses erreurs, j'en suis venue à trouver les proportions parfaites pour mes papilles gustatives et, dans un élan de grande et gratuite générosité, je vous en fait part.

Mousse au chocolat blanc et au thé vert

1 paquet de 500 g de tofu soyeux extra-ferme (je préfère travailler avec celui là, ça fonctionne avec les autres tofus soyeux, mais la texture s'en verra modifiée)
220 g de chocolat blanc, à base de soya pour les végétaliens
1 cuil. à thé de matcha (si vous aimez VRAIMENT le goût du matcha, vous pouvez mettre une cuillérée comble)
quelques gouttes d'essence d'amande (une petite fantaisie)

Je me rends compte que je suis pratiquement incapable d'énoncer des ingrédients sans user des parenthèses. Ohhh, ça doit faire mon charme je suppose... hein???

Alors on sort son robot culinaire. Je n'ai jamais essayé avec un autre appareil, faites m'en part si vous vous lancez. On met le tofu dans la machine et on part le tout, pour un bon petit bout de temps. De temps en temps, la spatule se fera aller sur les parois du bol de plastique pour être certain de ne rien manquer. Le tofu doit devenir hyper lisse, comme une crème fouettée. En suite, on fait fondre le chocolat au bain-marie, doucement, tranquillement, avec beaucoup d'amour. Puis on verse le chocolat dans le robot, ainsi que le thé vert, et on repart, la spatule toujours prête à travailler. Pendant que ça roule, on introduit l'essence d'amande.

On verse dans les plats à service et on réfrigère le tout, quelques heures. J'aime les servir avec des petits biscotti.

Ça vous donnera 6 portions raisonnables ou 4 portions pour gloutons.

Une portion pour moi! Mais non, je blague.

...

Trêve de plaisanterie, j'ai une petite question pour mes amis de Blogger. J'aimerais bien que les commentaires s'affichent automatiquement sous mes posts, sans que les gens aient à cliquer sur un onglet. J'ai bien cherché comment faire, sans succès. À l'aide...

Souvenir allégé du Costa-Rica: Flan à la noix de coco

Il y a exactement un an, j'étais couchée sur le sable au Costa-Rica, à Playa Hermosa, dans le Guanacaste, avec un livre de John Irving dans les mains, le corps beurré de crème solaire FPS 50, l'autoroute des iguanes à deux pas de ma serviette de plage. Dans une demie-heure environ, je serais partie pour le petit resto qui donnait sur la mer, pour me commander un grand fresco de guanabana et un flan de coco. Le verre était immense, et bien bien fresco, le flan était sucré et chaud du soleil centraméricain. Là-bas, ils font leur flan avec du lait condensé, ce qui lui donne une agréable onctuosité et un potentiel hypoglycémique assez élevé. Je l'ai essayé plusieurs fois, pour des occasions spéciales ou juste pour m'accompagner au lit. Mais c'est définitivement trop riche pour être préparé tous les jours.

C'est pourquoi j'ai décidé d'essayer cette petite recette que j'ai trouvée dans mon livre de cuisine thaï, que je modifie selon ce que j'ai dans le garde-manger (lit ou crème, sucre ou sirop d'érable...). Je n'ai qu'à fermer les yeux, et j'entends à nouveau les vagues, le cri des singes, et le brouhaha des enfants.

Flan de coco léger

1 boîte de lait de coco de 400 ml
3 oeufs extra gros, légèrement battus
4 cuil. à soupe de sucre
4 cuil. à soupe de noix de coco en copaux

Aussi simple que mélanger tous les ingrédients dans un bol, la noix de coco inclue (je préfère la noix de coco dans mon flan que simplement saupoudrée sur le dessert, comme le suggère l'auteure du livre). J'ai mis la préparation dans 4 ramequins, les 4 ramequins dans un plat allant au four, avec de l'eau chaude jusqu'aux trois-quarts, et le plat allant au four, et ben dans le four, à 350 F pour une trentaine de minute. Quand on insère un cure-dent, celui-ci doit ressortir en laissant un trou dans le flan, si le trou se referme, c'est qu'il est encore liquide.

J'aime aussi faire ce dessert avec de la crème de coco plutôt que du lait, un peu plus riche, sans dépasser les bornes. Vérifier par contre si celle-ci est sucrée, ce qui arrive souvent. Dans ce cas, on omet le sucre!

Et si vous vous demandez ce qui a atterri sur mon flan, c'est ... heu... une tentative de praliné au sésame... Je ne vous donne pas la recette.

....

On me demande la recette originale, la costaricienne, alors pour ceux qui veulent se payer une petite douceur bien riche, je vous la transcris ici. Elle est tirée d'un petit bouquin qu'une dame m'a donné là-bas, dont je scannerai la couverture dès que le foutu scan fonctionnera. En attendant, voici les ingrédients tels qu'indiqués, enfin, l'espagnol en moins. (Okay, ça y est, le scan fonctionne)

Flan de coco comme au Costa-Rica

1 boîte de lait condensé
1 boîte de lait évaporé ( c'est ici que j'ai appris qu'il s'agissait de deux choses différentes)
1/2 tasse de sucre
1/2 tasse de lait
1/2 tasse de noix de coco fraîche, râpée
6 oeufs (on ne spécifie pas la taille)

Mélanger tous les ingrédients dans un mélangeur électrique pour 3 minutes (pour Puz, c'est au robot). Verser dans un pyrex, lui même placé dans un bain-marie. Cuire au four à 350F pour 45 minutes ou jusqu'à ce qu'un couteau en ressorte propre. Laisser refroidir.

Donne 12 portions.

Voilà! J'espère que vous allez aimer.

22 janvier 2008

Mon "comfort food" à moi!

Pendant que je songe à construire un nouveau blog, d'opinion cette fois-ci...
Pendant que mon deuxième pays vit la crise du fromage,

Je m'en remets à la mozzarina canayenne de Saputo et me concocte un grand classique, un "runner" dans la plupart des maisonnées sur la planète (j'exagère à peine), un fabuleux mélange de trois ingrédients, quatre, non, attendez..

1,2..3..5..6!

donc un fabuleux mélange de six ingrédients sublimes séparément, paradisiaque après une union libre, très libre.

Une super salade tomates, mozzarella, basilique, huile, sel et poivre. Beaucoup de poivre. Non mais vraiment, ben du poivre.



Ne vous inquiètez pas, j'ai l'intention de faire dans le plus extravagant prochainement, maintenant que mon four fonctionne (il est tellement vieux, 35 ans, je le laisse vivre ses caprices) et je fabule même sur quelques recettes de chocolat.

21 janvier 2008

Cornets de soya au lit, littéralement...

Okay, ça devait bien arriver. Je vous raconte que je n’ai plus envie de cuisiner, et BANG! je me mets à faire cuire du riz, broyer un hummus après avoir vu ce post, bouillonner une soupe et je ne peux plus m’arrêter. Je ne pensais pas qu’on pouvait user de psychologie inversée sur soi-même mais il semble bien que ça fonctionne, du moins dans mon cas. Je me demande si je pourrais m’inciter subconsciemment à faire autre chose que cuisiner. Voyons, tentons l’expérience:

Je n’ai pas envie de faire du ménage…

Je n’ai plus le goût de pratiquer mon yoga…

Je ne veux pas aller au boulot…

Je ne sais pas combien de temps ça prend pour faire effet…

Nan! Rien. Enfin, pas pour l’instant. Nous verrons bien demain!

En attendant, un autre « midnight snack » hier soir, quelques heures à l’avance. Lorsque je me lève à 5h du mat pour aller bosser, mes draps m’appellent dès 21h00. Je ne fais un effort que pour certaines émissions télé. (LOST commence bientôt, rien à voir avec la bouffe, mais je risque de trouver un tas de manière de relier l’émission à mon blogue, vous êtes avertis). Pour en revenir à mon casse-croûte, j’ai décidé de faire ça rapide, pas compliqué et coloré. Je dis ça comme si ça m’arrivait de faire compliqué… Ah la la

Il y a quelques jours, en balade sur Sherbrooke Ouest, je suis allée à l’épicerie japonaise située juste un peu plus au Sud, sur Victoria. Je préfère celle sur Sainte-Catherine, mais je ne me prive jamais d’un petit passage lorsque je suis dans le coin. Ils ont aussi en vente des feuilles de soya colorées naturellement avec du curcuma et autre, pour créer de jolis makis, des cornets ou autres préparations ludiques. Pratiques pour ceux qui n’aiment pas le goût du nori, mais qui veulent tout de même s’initier à la cuisine et à l’esthétique culinaire japonaises. Assez dispendieuses par contre, donc on les essaie pour s’amuser puis on conserve le tout dans sa mémoire en savourant un Kraft Dinner (je blague … aucun KD n’a passé le pas de ma porte).


Elles ont tout de même été parfaites pour me monter un petit lunch rapido presto, avec quelques feuilles de laitue, de la mayo japonaise, beaucoup de wasabi (mes voies nasales sont aujourd’hui complètement libérées) et, oui je sais, un crime contre l’intégrité culinaire pour plusieurs, de la goberge. La feuille de soya prend moins l’humidité du riz que les feuilles de nori, elle collait donc moins bien mais restait craquante sous la dent.

Alors je me suis installée au lit avec mon assiette de cornets nappés d’un filet de sauce soya. L’ordi ouvert sur mes cuisses, j’ai regardé pour la xième fois Knocked Up (ce film me fait pouffer de rire, et pleurer de douleurs quand je la vois accoucher). Un petit dimanche soir comme je les aime, tranquille, savoureux, hilarant.

Peut-être que lundi ma psychologie inversée fera effet … je vous en reparle.

20 janvier 2008

Mise au point, avec des crêpes au chocolat!

Que fait-on quand on est l'auteur d'un blogue de bouffe et qu'on n'a pas envie de cuisiner??? Je suppose qu'on fait comme moi, et qu'on n'écrit pas. Mais je dois avouer, je me sens coupable. Et je n'ai aucune idée pourquoi. Dois-je quelque chose à qui que ce soit? Est-ce d'avoir déçu mes 3 lecteurs? Est-ce par peur de perdre mes 15 mintues de gloire grâce à 15 lignes sur un filet de poisson? Cette surprenante culpabilité m'a amenée à me poser de sérieuses questions sur mes intentions face à ce petit projet. Si je voulais simplement me faire plaisir, passer du temps ailleurs que devant la télé, me sentirais-je coupable de sauter quelques journées? Ou bien est-ce un défi personnel, une preuve que je me dois à moi-même, pour me convaincre que je suis capable de mener quelque chose à terme, d'être constante et disciplinée?

La tenue d'un blogue me semble presque thérapeutique, à la limite psychanalytique: pour la plupart d'entre nous, blogueurs, cette activité ne nous rapporte rien de matériel, ou très peu, rien de glorieux et rien de permanent. Et pourtant, de plus en plus de gens s'y mettent, souvent avec assiduité et ardeur, pour finalement jeter nos idées dans le monde de façon anonyme et non-intimidante, une manière de faire le bilan comme pour un journal intime, ou bien pour la satisfaction de se réaliser individuellement, à l'extérieur de notre travail ou de notre famille.

Cette semaine, je n'avais pas envie de mettre la main à la pâte, littéralement, ni pour moi, ni pour vous (ne vous sentez pas trahis, je vous en prie). J'ai mangé des sacs entiers de fèves de soya (edamame beans), des oeufs, des sushis rapides... des crêpes. Et, après mon petit bilan, je me dis que j'ai bien le droit à une petite paresse et et à une semaine de mal-bouffe. Car il faut bien que ce blogue reste un plaisir et un passe-temps, qu'il ne devienne pas un bourreau prêt à me couper les doigts chaque jour que je ne cuisine pas.

En attendant que mon goût de cuisiner revienne (je vous avoue que l'avancement de ma maîtrise influence énormément mes humeurs), je me penche sur une grosse assiette de crêpes au chocolat. Oui, c'est une grosse assiette. Est-ce raisonnable? Probabalement pas. Vais-je partager? Probablement pas. Vais-je mourir d'une crise de foie avec mon super coulis de crème au chocolat? Heuuuu.... J'ai lunché léger, alors ça va, ça va......

15 janvier 2008

Mes tant attendus spätzle(s) et pesto de brocoli: petites boules de bonheur en ces froides journées d'hiver

Comme je l'avais promis, ou prédit, en fait seulement mentionné je crois, j'ai fait joujou avec un nouveau bidule que j'ai acheté chez Ares, il y une ou deux semaines, un magasin d'article de cuisine à Laval, assez impressionnant pour que j'accepte de traverser l'eau pour me rendre en banlieue (pas de commentaire sur ma citadinerie, je donne dans la campagne, mais la banlieue, la banlieue.... ça reste encore dur dur dur).

Après des heures de recherche sur Internet, ou une bonne vingtaine de minutes, j'ai choisi une des recettes les plus simples pour produire ma première pâte à spätzle. Il est toujours difficile de se lancer dans la création d'une nouvelle préparation sans avoir observer, zieuter, admirer quelqu'un d'autre se sacrifier et s'exposer aux échecs inhérents à une telle entreprise. Je serai aujourd'hui mon propre cobaye, ma propre tête de turc (il faudrait vraiment trouver une autre expression pour remplacer celle-là), ma propre source de déception et de moquerie. Et oui, j'accepte pleinement tout ce qui peut arriver à partir de maintenant, les explosions, les odeurs nauséabondes, et même une possible mort soudaine. Je me suis signée un contrat, évoquant les risques possibles, et me présentant comme seule responsable des conséquences qui vont suivre. Et oui, la main tremblante, le coeur palpitant, j'ai osé, malgré le doute envahissant mon être, j'ai osé, j'ai mélangé une tasse et un quart de farine avec un quart de cuillérée à thé de sel. J'ai tu toutes les petites voix qui me disaient qu'il était encore temps d'arrêter, et j'ai creusé un gouffre au centre des sables pour y casser un oeuf et y verser un quart de tasse d'eau température pièce. Et j'ai mélangé encore, mon courage à des milles à la ronde, et, sans même y réfléchir, j'ai encore ajouté de l'eau, jusqu'à ce que je me dise, Puz, arrête, arrête, tu vas tout gâcher. La texture était assez épaisse pour se coller à ma cuillère malgré mes émotions chambranlantes, mais assez lisse et liquide pour passer au travers des trous de ma râpe comme mon bon sens coule entre mes synapses.





Et maintenant, on sort la machine, qui doit être installée au-dessus d'une marmite d'eau bouillante. La pâte est coulée dans le récipient, puis on fait joujou avec: droite à gauche à droite à gauche, et va et vient va et encore vient. Je m'amuse...





J'aurais pu me préparer les traditionnels oignons caramélisés pour dorer mes spätzle(s) mais j'ai décidé de me payer une sauce un peu plus vitaminée: j'ai broyé du brocoli cuit à la vapeur, avec des amandes grillées et un peu de parmesan, un petit pesto minute qui réinvente les traditions!

Bon appétit!

Pour mes amis hispanophones: cliquer ici pour aller voir leur site...

14 janvier 2008

Une touche un peu plus amusante ...

Entre l’apparence et la conviction

Je suis une écolo en constante évolution: je ne fais peut-être pas tout ce qui est en mon pouvoir de faire, mais j’agis tout de même en bonne conscience écologique. Je n’ai ni voiture ni motocyclette, je réutilise mes Ziplocs, tous mes Ziplocs, et ne les emploie donc jamais pour faire mariner de la viande (ils sont alors plus difficiles à désinfecter), mon linge est lavé à l’eau froide et sèche à l’air libre, mes produits ménagers sont biodégradables, je recycle tout ce que je peux recycler, et si je ne suis pas certaine, je recycle quand même. Je consomme bio selon la capacité de mon portefeuille. Cependant, je ne fais plus de composte depuis que mon éco-centre à déménager loin de mon chez moi et je continue de manger de la viande, de temps en temps. J’avoue aussi un penchant pour les linges Swiffer qui ramassent parfaitement tous les boubous de mes planchers. Toutefois, mes meubles sont nettoyés avec des guenilles en microfibres, lavables, réutilisables et bien pratiques.

Je ne sais pas si mes contradictions vous semblent d’une hypocrisie monumentale, ou si elles correspondent en gros à vos propres arrangements circonstanciels, vos propres méthodes pour rendre l’écologie abordable et pratique au quotidien. J’essaie tous les jours d’harmoniser mes actions avec mes principes : je culpabilise un peu et me dis que, tranquillement, tous ces changements vont devenir de plus en plus faciles. Je ne fais pas la promotion de mes choix, même si j'en parle ici, et si j'encourage les gens à agir plus consciemment, ça n'est pas pour leur demander d'agir exactement comme moi. Mais parfois, j’enrage, et oui, lorsque je vois des compagnies qui utilisent un argument écologique pour vendre leur produit alors qu’ils vont complètement à l’encontre des principes de ce mouvement.

C’est en feuilletant un mensuel canadien, Wish en fait, que j’ai fait connaissance de TSP Spices, une compagnie d’épices « biologiques » qui propose des produits emballés en petites portions d’une cuillérée à thé, dans des sachets de plastiques jetables!!! Bio et jetable, comique...

À l’heure où les cafés servent maintenant le lait en thermos, le sucre en sucrier, des serviettes de papier recyclé, à l’heure où on tente d’acheter moins de produits emballés inutilement, ou on apporte nos propres sacs à l’épicerie, à l’heure ou je pensais qu’on avançait, finalement, dans la cause, certains viennent me montrer en pleine face que nous ne sommes toujours pas capables, en tant que société, de prendre une cuillère à thé pour mesurer nos épices, qu’ils faut qu’on nous les prépare d’avance, que nous préférons gaspiller des centaines de sachets de plastiques plutôt que d’emballer convenablement nos produits pour conserver leur fraîcheur.

Quand une compagnie de snacks chimiques agit ainsi, je ne suis pas du tout surprise. Lorsqu’une compagnie de produits bios le fait, je me dis que tous ces termes, ces belles images, ces belles convictions, ne veulent plus rien dire. Je me dis qu’il n’y a que le choix individuel qui peut faire avancer les choses, et que , pour l’instant, nous, en tant que groupe, avons beaucoup de chemin à faire.

Dites moi ce que vous en pensez. Suis-je en train de reprocher aux autres ce que je fais moi-même et êtes-vous choqués, comme moi, de voir des aberrations pareilles???
C’était ma montée de lait de la journée.

12 janvier 2008

Souvenirs de voyage

Entre deux musées, une randonnée sur un volcan et un souper avec des amis d'un autre continent, je profite de mes voyages pour faire de fabuleuses découvertes gastronomiques. Quel bonheur de découvrir à deux minutes de mon auberge la plus délicieuse chocolaterie ou la plus enivrante distillerie!

Cet automne, j'ai passé quelques semaines en Hollande et au Danemark, à gambader de ville en ville, à flâner de boutique en boutique, émerveillée des différences et ressemblances de ce monde qui font de l'être humain une entité complexe et charmante. À Amsterdam, je demeurais sur le Kloveniersburgwal (contente de ne pas avoir à le prononcer cette fois-ci), à 5 minutes de marche de la gare centrale, et, à mon grand bonheur et désespoir, à deux minutes d'une minuscule chocolaterie, Puccini Bomboni, caverne resplendissante aux mille et une bouchées gourmandes: des rochers au coeur de carmamel croquant, des ganaches alcoolisées (mes préférées, ai-je besoin de spécifier?). Oh la la, le premier soir, j'en ai acheté 4, les ai toutes dévorées et suis retournée le lendemain dire à la dame qu'ils étaient cruels de créer d'aussi diaboliques choses, que j'en avais rêvé toute la nuit et que, S'il-vous-plait, j'allais en prendre encore 4. Et un gratuit, gracieuseté de la dame. Vous pouvez voir de magnifiques photos de l'endroit ici, pas mes photos, j'étais trop gênée de sortir mon appareil...

Cependant, je n'aime pas que le chocolat. Étonnant, j'en conviens, mais les bonbons me font autant saliver. Vous êtes la bienvenue chez Papabubble, là où on prépare vos bonbons devant vos yeux. On peut en effet, à la boutique même, les observer rouler les rouleaux de sucre, troncer les tronçons, et on peut toujours essayer de ne pas baver sur le plancher, mais ça reste difficile. On voudrait tout prendre, tout acheter, on se retient un peu puis, on se laisse aller...

Au Danemark, j'avais mes propres points de repère, mais "runners" qui me donnaient une certaine constance, comme si je vivais là-bas, comme si j'y avais pignon sur rue. Chaque jour, j'allais prendre mon café au même endroit, une chaîne de librarie/café où je faisais semblant de fouiner les rayons de bouquins en danois pour ensuite aller me prendre mon espresso allongé, m'assoir à une table au bord de la fenêtre et lire mon roman, en anglais. Ensuite, je me baladais en ville, et m'évanouissais devant toutes les franchises de Frellsen Chokolade. J'y trouvais d'immenses triangles de praliné chocolaté, noir ou au lait, des confections de marzipan, qu'on me donnait dans des petits sacs de papier, parfaits pour marcher tout en se "bourrant la face". J'en ai rapporté à Montréal, et mes amis et moi, nous nous sommes empiffrés en souvenir de nos escapades respectives. Comme c'est bon de voyager, même en restant chez soi!

C'est ainsi que, à tous mes voyages, je reviens ici les bras chargés de confections amusantes qui me permettent de revisiter ces endroits magnifiques, à table. Que pourrais-je faire de bibelots et autres attrapes-touristes quand je peux aller dans les épiceries du coin faire le plein de saveurs nouvelles ou eéconfortantes. Il me reste encore des flacons de confiture du Costa-Rica, des bonbons, ma super Salsa Lizano: chaque bouchée me renvoie sur la plage ou sur un volvan, au resto Pescado Loco de Playa Hermosa ou au petit pub charmant de Liberia. Je ne peux rien demander de mieux!

9 janvier 2008

Filet de pangasius au cari rouge et à l'ananas

Un autre de mes cadeaux de Noël de cette année, ce livre de cuisine Thaïlandaise de Jody Vassalo. Comme la plupart des livres de cuisine qui sortent sur le marché ces dernières années, on le regarde plus pour les photos que pour les recettes. C'est celui qu'on feuillette dans le bain quand on n'a pas envie de se commencer un roman, celui qui remplace la télé maintenant que la grêve des scénaristes a fait mourir nos émissions préférées (désolée pour ceux que ça choque, mais mes émissions préférées ne sont pas faites au Québec), celui qui nous rend perplexes car les couleurs ne sont jamais aussi flamboyantes dans notre cuisine. Hum....




Et ben tanpis si ma cuisine ne ressemble pas à celle de Jody, j'ai tout de même décidé de m'inspirer de son Canard au curry et à l'ananas pour habiller mes deux filets de pangasius achetés ce matin chez Shamrock. Pourquoi du pangasius, parce que c'est cheap!



Ingrédients:
1 cuil. à soupe d'huile de canola
2 cuil. à soupe de pâte de curry rouge du commerce (Jody propose une recette intéressante, maison, mais bon, je n'ai pas le temps)
1 boîte de lait de coco
1 cui. à soupe de citronelle hachée (j'achète celle congelée, déjà hâchée et je ne prends que la quantité désirée le moment venu)
1 oignon émincé
1 feuille de lime kaffir, déchirée en petit morceau
2 tomates italienne, épépinées, coupées en dés
1 tasse d'ananas coupés en dés
2 filets de pangasius, environ 250 g chacun
1 cuil. à soupe de sauce au poisson
2 oignons verts, émincés
une petite poignée de coriandre fraîche, hachés

Dans un poêlon, on fait chauffer l'huile, puis on ajoute la pâte de curry pour la faire cuire, environ deux minutes. On verse ensuite le lait de coco. On laisse frémir. Et là, citronnelle, oignon, lime kaffir, et ananas, sauce de poisson, on ajoute. On mélange bien, et on dépose les deux filets de poisson dans la poêle. On laisse cuire, et pour le temps, tout dépend de l'épaisseur de vos filets. Quand c'est opaque, bien blanc, c'est près. Mais juste avant d'y arriver, on jette les tomates, que je n'aime pas trop cuites, et c'est pourquoi je les garde pour la fin. Juste avant de servir, oignons verts et coriandre.



Mon assiette semble bien pleine comme ça, mais c'est qu'il se cache, sous ce poisson, une belle cuillérée de riz complet. Pas jojo, mais oh combien apprécié par mon organisme.

Mon premier bento

C’est en fouinant sur les autres blogs de cuisine que je me suis souvenue de cette fantastique tradition japonaise, le Bento, cette boîte à lunch divisée en section, aux aliments colorés et variés. J’en étais devenue maniaque, il y a plusieurs (plusieurs) années de cela, à l’époque où je me prenais pour Makoto, la Sailor Jupiter de Sailor Moon, et dévorais une pile de manga à chaque semaine. Je me peignais en haute queue-de-cheval, comme elle, m’intéressais de plus en plus à la cuisine, car Makoto étais une foodie aguerrie, et mangeais le plus souvent possible dans une boîte en plastique compartimentée, ma version simplifiée, américanisée, du bento japonais. Cette mode fait de plus en plus d’adeptes sur notre continent, sans surprise bien évidemment. Dans un monde où la nourriture occupe de plus en plus de place dans nos vies, où les aliments sont analysés, discutés, regardés, dégustés et jugés, la table est devenue le point de mire de notre société: même si on met de côté les diètes et régimes minceur, on veut aujourd’hui contrôler et connaître tout ce qu’on ingurgite. On veut savoir d’où proviennent les aliments, qui nous les a fait parvenir, on désire les préparer soi-même ou bien lire le pedigree de celui qui l’a cuisiné pour nous. On fait pousser nos herbes, nos graines, on prépare notre yaourt, achetons les terrines du voisin et participons aux paniers bios du fermier du village d’à côté. Bien que le bento présente des avantages esthétiques indéniables, il ne s’agit en fait que d’une nouvelle façon, plus à la mode, plus in, de contrôler encore plus ce que l’on mange. Moins drastique que l’anorexie, plus amusant que les points Weight Watchers, le bento nous incite à avaler des portions réduites de nourriture ainsi qu’à varier les éléments, un pour chaque compartiment. Il n’y a absolument rien de mal à cela, au contraire : hier les nord-américains, aujourd’hui la planète entière, enfin ceux qui peuvent se le permettre, nous avons tendance à être généreux dans l’assiette et surtout sur la patate ou la pasta. Je dis seulement que le bento arrive à point dans nos maisons et dans nos sacs à lunch : même s’il perpétue notre obsession de la bouffe et notre besoin de contrôle de tout ce qui tourne autour de la table (j’y participe aussi, j’en conviens, avec ce blog de cuisine), il apporte une solution ludique et intéressante à de nombreux problèmes alimentaires courants dans notre société.

Puisque j’ai commencé à travailler de jour (et oui, j’ai un job, un vrai…) j’ai recommencé à me préparer des lunchs, surtout des restants de la veille, comme au temps où j’avais 5 cours par semaine et passais mes journées à l’université et à la bibliothèque. À la recherche d’idée, j’ai fait la redécouverte du bento. Deux heures après, j’étais à l’épicerie japonaise et coréenne sur Ste-Catherine Ouest, entre Guy et Atwater, pour m’acheter ma boîte à lunch. Pas de Hello Kitty - l’aurais pas achetée de toute manière - mais pas de petit bunny ou de papillon non plus (ça, ça serait mignon). Alors j’ai opté pour un ensemble Lock & Lock, très adulte, banal, avec bouteille et enveloppe thermale (je préfère faire semblant que j’ai eu un choix, alors qu’en fait...). Arrivée chez moi, j’ai commandé de vrais bentos ici, ceux avec des bunnies et des papillons.

Alors voici mon premier bento depuis des siècles, pas très original, je l'admets, mais plein de bonne volonté. On y retrouve des nouilles udon sautées avec de la sauce Hoisin, du tofu soyeux poêlé, des mini bok-choy poêlé, une tomate tranchée (il paraît que c'est bon de manger des légumes crus) et de l'ananas. Coloré, simple, délicieux. J'en suis très fière.



En attendant le prochain post, je vous propose d'écouter les commentaires d'Amy Stewart sur notre obsession de la bouffe: intéressant et en anglais.

7 janvier 2008

Repas équilibré: bouillon de champignons et wakame et poudding au panettone

Comme promis, j'ai préparé ce soir un poudding au pain avec un restant de panettone devenu un peu sec. C'est un ancien copain à moi qui m'a initiée à cette délicieuse façon d'apprêter un vieux pain déshydraté ou quelques morceaux de gâteau simple qui ont vu quelques jours passer. Depuis, chaque hiver, je revisite ce satisfaisant dessert, qui me permet de terminer les restes sans m'en rendre compte. Et j'ADORE préparer le poudding avec du panettone. J'ai tendance à abuser de la brioche au déjeuner et la recycler ainsi me permet de la servir à des invités sans endommager ma ligne ou ma réputation de cuisinière.

Tout commence avec une moitié de panettone (un panettone bien banal, sans chichi, comme ceux qu'on retrouve dans un grand sac en plastique transparent). J'ai coupé la brioche en cubes grossiers. J'ai fait regonfler 1/2 tasse de canneberges sèches dans de l'eau, j'ai bien égoutté et ajouter au pain ainsi qu'une pomme verte découpée en cubes.

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Dans un bol, j'ai battu:
3 oeufs
1/4 tasse de beurre non-salé, fondu
1 tasse de lait de soya
1 tasse de lait
1 cuil. à table de vanille
1 cuil. à thé de cannelle

Si vous avez la dent sucrée, ajouter 1/2 tasse de sucre roux (mon palais trouve la brioche assez sucrée).

Vous vous demandez peut-être pourquoi j'utilise souvent du lait de soya. Et bien, les produits laitiers ont tendance à aggraver mes allergies respiratoires, alors je me tourne vers le soya. Mais utiliser seulement du lait de soya change allègrement le goût des plats qui ne contiennent pas beaucoup d'ingrédients (comme ici) ou qui ont une saveur délicate. Alors je mélange...

Revenons à la recette.


On verse le tout sur le panettone. On mélange bien. On graisse un plat allant au four dans lequel on verse la préparation. On tasse bien le tout et on enfourne à 350 pour une quarantaine de minutes, le dessus doit être doré et craquant.

Pendant que le poudding cuit, j'ai décidé de me concocter une petite soupe, celle que je fait lorsque je suis malade et que je veux me remettre d'aplomb. Quant à ce soir, ce souper léger me permettra de me plonger librement dans le dessert qui m'attend... humm... ça commence à sentir le poudding!

Alors voici les ingrédients, pour deux bonnes portions (c'est un souper léger mais quand même, j'ai faim):

5 tasses d'eau
2 sachets de granules de dashi (le dashi est un bouillon japonais, et je suis trop paresseuse ce soir pour le préparer... on trouve ces granules dans la plupart des épiceries asiatiques)
4 champignons shitake secs
1 paquet (environ 100g) de champignon enoki
2 cuil. à soupe de flocons de wakame
tofu soyeux (environ 1/2 paquet)

On commence par faire tremper les shitake dans un petit bain d'eau chaude (environ 1/2 tasse), et ce pour une vingtaine de minutes. On fait aussi tremper le wakame dans une grande quantité d'eau froide.




Dans une casserole, on fait chauffer les 5 tasses d'eau avec les granules de dashi: on fouette un peu pour s'assurer d'une complète dissolution.

Pendant ce temps, on s'occupe des champignons enoki en coupant la partie inférieure des tiges. On sépare les bouquets. Lorsque les shitake sont bien gonflés, on les retire du bain, on verse l'eau de celui-ci dans la casserole, puis on tranche les champignons en languette, en enlevant les pieds au complet. On les met ensuite dans le bouillon. On égoutte le wakame, qu'on verse aussi dans le bouillon. On laisse frémir pendant environ 5 minutes, ou plus longtemps selon la texture des champignons recherchée (je les aime encore un peu caoutchouteux). Pendant qu'on attend, on coupe le tofu soyeux en cubes qu'on dépose dans le fond de deux bols. On jette les enoki dans la casserole, on laisse tranquille 1 ou 2 minutes: ces bestioles n'aiment pas être trop cuittes. On verse la soupe dans les bols, sur le tofu, et on ajoute un peu de sauce soya au goût.



Hummm.... ça me rend heureuse à chaque fois!

Ohhh la la, mais le poudding est prêt. Malheureusement, je n'ai plus de rhum, alors je vais me contenter d'un peu de crème, des pignons grillés et quelques cannerberges pour enjoliver mon dessert. On ne peut pas tout avoir dans la vie!

Plus de "veggies"!

L'année ne commence pas trop mal. Jusqu'à maintenant, je tiens mes résolutions 3 jours sur 4, ne culpabilise pas trop sur mes écarts de conduite et me mets au lit en me disant que demain est un autre jour. Je m'étais dit que 2008 serait une belle année, et j'ai l'intention de faire en sorte d'avoir eu raison. Rien de pire que d'avoir tort. Mon appart est un bordel, j'ai beau faire la vaisselle - une vaisselle - par jour, je ne suis pas encore arrivée au bout du massacre des fêtes. La pile de vêtements sales est plus haute que ma laveuse et mon foie encore trop en compote pour me permettre un gros bol de spätzle(s). Mon meilleur ami, ces temps-ci, est un grand verre d'eau avec 10 gouttes de décoction d'artichaut faite maison, dans un pot Mason.

Mais j'ai le sourire aux lèvres. Il pleut sur Montréal, et les montagnes de neige sont en train de fondre. Cette ville est imprévisible, contrairement à mon humeur que j'ai décidé de fixer au top. Et si ce soir je devrais me passer de grosses et dodues pâtes allemandes, je me payerais bien un bon poudding au pain avec une sauce au rhum.... Je peux bien me le permettre. J'ai été bien sage hier, et ce midi, avec un petit sauté chinois, thaï, ce que vous voulez (ai-je déjà mentionner que je ne croyais pas en l'authenticité culinaire), plein de légumes et faible en gras ainsi que mes tisanes de plantes.

S'il n'y a rien eu de somptueux dans ma bombance ces derniers jours, cela risque de changer ce soir, grâce à un restant de panettone, quelques oeufs et un peu de rhum.

3 janvier 2008

Un cake pour Papa



Je consulte de temps en temps les autres blogs de cuisine, francophones ou anglophones, mais pas trop souvent. Ils sont tous (presque tous) assidus et talentueux, tellement que je me mets inévitablement à culpabiliser: je devrais cuisiner plus souvent, et prendre des photos à chaque fois, ce qui est loin d'être le cas pour l'instant. Je devrais prendre des notes sur les restos que je fréquente, les boutiques spécialisés que je visite. Ou tout simplement préparer des repas plus extravagants, plus gargantuesques, plus décadents... Je suis si paresseuse, j'aime les choses bien faites, mais surtout vite faites. Toutefois, de temps en temps, je me mets au travail, et ma volonté est multipliée par 10 s'il s'agit de faire plaisir à quelqu'un. J'adore préparer des gâteaux, des scones, muffins et biscuits pour mes proches, surtout pour mes parents, qui ne sont pas très compliqués côté bouffe et qui savent apprécier mon jeune talent.

Pour en revenir aux autres bloggeurs, je suis sporadiquement les aventures de The Amateur Gourmet et de Chocolate & Zucchini. Et j'ai même acheté le livre de cuisine de Clotilde Dusoulier. Intéressant petit bouquin, je ne sais pas s'il deviendra un jour un "runner" dans ma Puz-kitchen, mais je m'en suis déjà inspirée pour confectionner une petite gâterie cette hiver dont mon père en a été l'heureux récipiendaire (aucun retour de marchandise pour l'instant).

Je me suis inspirée de son Honey Spice Loaf pour concocter un gâteau un peu plus festif et somptueux, avec du gingembre confit, du zeste d'agrume et une bonne louchette de Grand Marnier. Je l'ai conservé et badigeonné d'alcool comme pour un gâteau aux fruits, jusqu'au moment de l'offrir. En plus de ces ajouts, j'ai changé certains ingrédients pour qu'il soit plus à mon goût (je sais, il ne m'était pas destiné, mais bon, disons que mon père m'en avait offert une tranche, il aurait été louche de ne pas croquer dedans seulement parce que je ne supporte pas la mélasse, non, hein???)

Gâteau aux épices et au Grand Marnier

1,5 t. de lait de soya
1 t. de miel
zeste de 2 oranges
2 t. de farine tout usage, blé entier
2 cuil. à thé de poudre à pâte
1 cuil. à thé de bicarbonate de soude
une pincée de sel
2 cuil. à thé de cinq-épice (mélange de cinq épices chinoises, on en trouve partout, même chez Métro)
1/4 t. de gingembre confit hâché
1/4 t. de Grand Marnier ( et un peu plus pour badigeonner après cuisson)

J'ai hâché et fait trempé le gingembre dans le Grand Marnier 24 heures à l'avance, pour qu'il reprenne son humidité et qu'il ne reste plus une gôute d'alcool dans le bol.



Le lendemain...

Le four chauffant à 350 F, on prépare (graisse ou parchemine) un moule à pain d'environ 22 par 10 cm.
Dans une petite casserole sur un feu moyen, on mélange le lait, le miel sans porter à ébullition. Quand tout est homogène, on laisse de côté, le temps que ça refroidisse un peu. À ce moment là, mettre le zeste d'orange, qu'on prélève juste au-dessus du récipient pour récolter chaque particule d'huile essentielle.



Dans un grand bol, on passe au tamis la farine, poudre à pâte, bicarbonate de soude, le sel et le mélange d'épices. Former un puit au centre des ingrédients secs. On y incorpore, petit à petit, au fouet, les liquides. À la fin, on mélange délicatement le gingembre confit. On verse dans le moule et on cuit de 40 à 50 minutes. Une belle croûte se forme à la surface. À la sortie du four, laisser le refroidir un peu avant de libérer le gâteau. Verser un peu de Grand Marnier sur la croûte, répéter autant que vous le voulez. Envelopper dans du coton fromage et du papier alu.


Offrir avec un beau sourire.